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Livreaddict: un excellent forum pour qui veut partager ses lectures en toute sérénité. Claudia's Blog
Arrêtez de vous voiler la face!!
6/5/15
Dernièrement je vous ai expliqué mon projet, mon utopie si j'ose dire en ce qui concerne mon site.
Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre contact avec quelqu'un dont les propos sur ses retours de lectures étaient violents et insultants par rapport à certains. La teneur de ses propos m'intriguaient et j'ai pris le temps de bien rédiger mon message pour ne pas l'offusquer (ce genre de personne est particulièrement émotive), manifestement, elle n'a rien compris.
Selon elle, elle est franche et seulement dure. Elle est persuadée de dénoncer les mécanismes marketing de certains succès d'auteurs (qui me dépassent aussi, même si j'en apprécie certains) parce qu'elle travaille dans le milieu et qu'elle connaitrait. Vu que l'incohérence de son discours n'a d'égale son absence totale de maîtrise du vocabulaire, j'ai des doutes sur l'obtention de ses diplômes et de son poste. Oui je sais c'est de la mauvaise fois due une certaine frustration face à certaines pratiques. Travailler en maison d'édition, c'est mon rêve, donc croiser ce genre d'intrigant(e), ça m'exaspère. Gentil éditeur, si tu passes par là, sache que je te vends des qualifications ainsi que ma grande passion des livres et des mots, tout simplement.
Quand j'ai admis que cela pouvait être difficile de concilier ce que l'on pensait et un langage respectueux, elle a rétorqué que si et c'est ce qu'elle faisait. Et comment? En prenant à parti un auteur de manière insultante, en lui faisant une leçon de morale sur l'incipit?J'ai des doutes.
Et puis, que sait-elle du marketing direct exactement? Vous savez celui qui consiste à aller auprès du client de chaire et d'os? Si elle connaissait vraiment, elle saurait que le lecteur n'est pas dupe, qu'avant de faire un achat, il a l'opportunité de discuter avec un libraire, un voisin, un ami, un bibliothécaire... Bref, un lecteur n'est pas un hermite stupide contrairement à ce que cette personne cherche à faire croire dans ses écrits. Il n'y a qu'à regarder certaines prises de bec sur facebook.
De plus, j'ai réellement une expérience du travail en magasin spécialisé. Et non, on ne cherche pas à vendre n'importe quoi à n'importe qui. La fidélisation du client et la génération du chiffre d'affaires sont plus subtiles que cela: Il s'agit de fournir le bon produit au bon client pour instaurer une relation de confiance. Il ne me viendrait pas à l'idée de fournir à un môme de 8 ans une coûteuse édition de Proust parce qu'il faut avoir lu du Proust et que la belle édition a une meilleure marge. Non seulement c'est faux, mais en plus je prends le risque de perdre un client en agissant comme ça et de faire perdre de l'argent à l'entreprise parce qu'il y aura une mauvaise publicité de provoquée.
Quand j'ai dit que finalement que le schéma entre nos auteurs à succès contemporains et ceux du 18/19ème siècle était le même avec seulement avec un vocabulaire et une époque différente, il m'a été répondu qu'à ces siècles il n'y avait quasiment pas de marketing.
Ah bon? Alors pourquoi pour se faire publier Aurore Dupin a dû signer sous le nom de Georges Sand? Comment Austen et les autres ont pu être publiées et faire traverser à leurs écrits les années, alors les femmes écrivains étaient mal vues? C'était un travail d'homme normalement. Et que devons nous dire du galant Charles Perrault qui racontait ses contes pour mettre ses conquêtes dans son lit, y compris des cougars (cf. la belle au bois dormant)?
Defoe a publié tout un ouvrage sur la piraterie (que je trouve génial) qui dénonçait la politique de l'Angleterre sous le nom de capitaine Jonhson pour ne pas se faire prendre. Qu'est-ce donc, si ce n'est du marketing?
Et Gerricault? Son "Radeau de la méduse"? Ce n'était ni plus ni moins qu'un formidable coup marketing destiné à se faire connaître du public. Tous les artistes, de toutes époques, (écrivains, peintres...) ont dû faire des efforts de communication (notre marketing actuel) pour être portégés par un mécène et se faire connaître du public. C'était des rapports d'argent bien plus qu'aujourd'hui où avec internet on communique plus facilement à moindre coût et beaucoup plus sournois. Nous avons certainement raté de véritables bijoux antiques à cause de cela.
Alors la prochaine fois que vous voulez tirer à boulet rouge sur un auteur, munissez-vous d'un bon dictionnaire de langue française pour nuancer vos propos, et surtout n'invoquez par l'excuse falacieuse de dénoncer un marketing outrageux. Et pensez aussi à une bonne grammaire de langue française, vous seriez surpris de voir à quel point l'agencement des mots et des ponctuations peut changer une phrase et sa tonalité.
Vous voulez juste vous faire mousser pour attirer du monde vers vous? Parlez réellement de ce qui vous gêne: l'expression, le vocabulaire, des scènes, le thème, la manière d'aborder certaines thématiques... Mais par pitié arrêtez de prendre ceux qui ont aimé un succès pour des imbéciles, ils savent très bien de quoi il s'agit, même si des fois on peut se poser la question... Il n'y a aucune honte à préférer du Rousseau à du Houllebecq, ou du Stéphanie Meyer à du Bram Stocker.
Le plus important n'est pas de dénoncer le marketing mais de permettre à certain de faire la part des choses entre la fiction et le réel qui coexistent dans un roman en apportant votre analyse. On sait bien que parmi tout ceci, il y a de la daube marketing mais ce n'est pas une approche pertinante. Elle n'a pas à prédominer dans la critique.
Il est juste plus présent et plus visible grâce à internet. Le marketing a toujours existé. Maintenant, il est plus facile de découvrir des auteurs qui ne perceraient pas sans le web et qui tomberaient dans l'oubli alors qu'ils offrent de véritables petits bijoux.
Et je salue tout le travail que ces auteurs, même ceux que je déteste, fournissent pour faire percer leurs ouvrages. Ma petite leçon de morale à destination des Grands Penseurs du web est terminée.