Je prends le clavier pour vous parler (euh vous écrire) d'un Dieu étrange que certains pseudo intellectuels de la lecture en tous genres adorent un peu trop: il se nomme Incipit.

Commençons par le définir:
Il représente le début d'un texte. Les première pages, voire les premiers mots seulement. Tout dépend du niveau de paresse intellectuelle du lecteur. Son but est de vous mettre en appétit. Il vous pose le décors rapidement. Rien de plus!
 

Voilà sur quoi certains se basent pour vous expliquer pourquoi un livre est mauvais. Ils le représentent comme la "clé de voute" d'un roman.
Pour un éditeur qui reçoit je ne sais combien de manuscrits par jour, je comprends. Mais de la part d'un lecteur qui se positionne ainsi; qu'est-ce? Sinon de la mauvaise foi et une frustration exagérée.
Quand je lis ça de la part de quelqu'un qui se vante d'être honnête dans ses retours de lecture, je fulmine. Il induit dans l'esprit de l'apprenti écrivain qu'il lui suffit de soigner les premiers mots et ensuite il peut bacler. Bonjour, la flore littéraire des prochaines années. Combien de fois avons nous été emballés par un début de lecture pour être ensuite déçu?
Surtout qu'une fois édité, un livre dispose d'un résumé, d'une couverture et d'un titre. Ce sont aussi eux qui assurent la promotion de la parution.
J'ai une théorie personnelle: un bon livre est un livre qui peut se commencer à n'importe quelle page indépendament du reste.
Si je n'avais pas persévéré, je serai passé à côté de Léviatemps, Millénimum et pleins d'autres. Et j'ai une technique personnelle pour déterminer si oui ou non cela peut me plaire: J'ouvre à n'importe que endroit et je commence la lecture. Si mes yeux, mon esprit sont happés par la prose, il y a une chance.
L'incipit est la porte d'entrée dans un monde imaginaire, mais chaque monde possède ses fenêtres et ses ouvertures annexes.
Vouloir s'arrêter à seulement ça, je le redit, c'est de la paresse intellectuelle Où alors la frustration de ne jamais avoir été publié ou de ne jamais avoir eu l'opportunité de publier un succès. Dans les deux cas, je n'ai envie de dire qu'une chose: bougez-vous pour que cela fonctionne tout simplement!
L'incipit ne représente qu'une infime partie d'un tout. La totalite doit être soignée.
Et comme dirait une amie: "si nous arrêtions aux incipits tels que "Maman est morte", nous ne pourrions pas compter Albert Camus, Pascal Lainé et les autres dans notre patrimoine littéraire. (ah oui! j'oubliais, ils n'avaient pas de marketing à cette époque, Gutemberg c'est le 21ème siècle!)
Maintenant il va vraiment falloir que je me bouge les fesses pour réussir à terminer Twilight (in english of course) que je ne cesse de commencer sans finir. Pourtant ce n'est ni plus ni moins qu'un "Orgueil et Préjugé" simplifié version vampire.
Ceux qui ne s'attachent qu'à ce genre de détails doivent avoir une vie aussi structurée qu'un tableau de Picasso. Et encore ceux-ci sont travaillés et aboutis.