Editeurs et auteurs

Dès qu'il est question d'un auteur à succès, plus ou moins aberrant j'en conviens, on se retrouve face à une collection d'idées reçues assez farfelues. Et si on se penchait dessus? Je ne conteste absolument pas la base réelle sur laquelle elles s'appuient, mais quand on prend la peine de creuser plus loin, on s'aperçoit de points quelque peu illogiques dans la propagation de la rumeur. 1- Suite à une des ses publications, un auteur à succès a eu le malheur d'admettre être fatigué. Cela à laissé dubitatif, certains se sont empressés de le fustiger. Un véritable écrivain peu écrire d'un claquement de doigt et c'est un plaisir donc pas de fatigue possible... Heu... Vous connaissez le travail de création? Alors ok, un écrivain écrit par plaisir et a des facilités dans l'expression. Mais je suis tout à fait désolé de vous l'apprendre l'écriture de s'arrête pas là. Il ne suffit pas juste d'avoir de bonnes idées et d'être capable de les coucher sur le papier. C'est à la portée de tout le monde. Au fait avez vous essayez de réellement écrit, d'insuffler de la substance à vos personnages? Si vous aviez tenté l'expérience vous auriez une idée. J'ai testé pour vous: Cela implique de prêter des raisonnements qui ne sont pas forcément les nôtres. Il faut s'exposer au "qu'en dira-t-on", s'extraire de nos propres interdits, se faire violence pour raconter avec précisions des choses terribles parfois. Pour que le texte que vous lirez soit passionnant et pas seulement en surface, l'auteur doit approfondir certains aspects de sa narration. Il se jette avec passion dans cette tâche, n'en doutez pas, mais il met une énergie intellectuelle et émotionnelle très forte (j'éprouve la même chose quand je dessine). Ça vide. Il vous livrera des choses qui lui tournent l'estomac autant qu'à vous. On ne peut pas se contenter de décrire l'histoire de oui-oui au pays des bisounours: il y a pleins de gentils, un méchant vient et les gentils le neutralisent. C'est plus complexe. Heureusement d'ailleurs que cela soit aussi épuisant, sinon il faut immédiatement envoyer quelques écrivains en HP: Maxime Chattam, Stephen King, Mo Heyder, Patricia Cornwell... et d'autres que j'oublie certainement. On ne reproche pas à une infirmière passionnée par son métier de rentrer épuisée le soir, alors pourquoi à un auteur? Si ces deux personnes sont épuisées quand elles ont finies leur travail c'est parce qu'elles se sont réellement investies dans ce qu'elles faisaient. La preuve ici   2- Quand un auteur est publié, il doit livrer d'autres écrits à son éditeur. Et au USA c'est pire, on leur commande carrément des histoires précises Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ça fait depuis que vous êtes en âge de faire des rédactions que vous écrivez sur commande. Et ça continue quand vous rédigez vos lettres de motivations. Voilà tout ce que je me contenterai de dire pour la légende américaine. Pour le contrat d'édition français: Comme je participe à des concours d'écriture, j'ai eu un vrai contrat entre les mains. Il n'est nullement stipulé que l'écrivain doit fournir d'autres textes à la maison d'édition. Il n'est pas salarié. Il s'engage juste à lui donné la priorité pour le prochain texte. Il s'agit d'un contrat de location pour résumer grossièrement. L'auteur loue à l'éditeur le droit d'exploiter commercialement son texte. La fidélité qui existe entre les deux partie dépend de la relation qu'ils ont entretenue. Pas besoin d'avoir vu un contrat pour le comprendre: Guillaume Musso a publié son 1er roman aux éditions Anne Carrière puis tout le reste à XO édition Valentin Musso à publié le 1er chez les nouveaux auteurs puis est passé chez Seuil pour la suite. Tara Duncan publie aussi bien chez XO que chez Albin Michel Delphine de Vignan a publié son magnifique 1er roman chez Grasset et, si je n'ai pas suivi sa carrière, je sais que le prochain sortira chez JC Lattes (c'est certes le même groupe mais bon...) Maxime Chattam  a publié son 1er roman aux éditions du masque (repris il me semble pas JC Lattes) puis chez Robert Laffont puis chez Albin Michel. Et que dire de ceux qui n'ont publié qu'un seul livre... Bref vous l'aurez compris 1 contrat d'édition = une publication. Sinon cela reviendrait à faire un contrat d'exclusivité sur l'ensemble de la carrière d'un travailleur indépendant et ce serait illégal, ou au moins une clause abusive et donc facilement dénonçable. 3- Les écrivains font des recherches avant d'écrire un livre pour savoir ce qu'il va plaire. Il fait même des études sur le sujet Comment répondre à cela? L'être humain est imprévisible et une forte concentration d'émotions. Nous sommes tous différents dans nos réactions. Le marketing de masse ça marche pour du nutella pas pour ce qui va impliquer l'affecte en priorité. Même une bonne stratégie marketing n'est pas fiable à 100%. C'est un plan drague: ou ça passe ou ça casse.  Alors oui, pour être crédible les écrivains effectuent des recherches sur le thème qu'ils abordent. Mieux vaut éviter de raconter une fiction sur la base de préjugés, libre à vous d'aller vérifier. Nous savons tous qu'une fiction édulcore toujours la réalité. Il y a seulement une base de réel. 4- Un livre ne coûte rien et on le paie une fortune Celle-ci j'ai hallucinée quand je l'ai vue, et elle est proférée par une bonne femme qui vend ses livres sur le désencombrement et qui crache son mépris pour ceux qui sont attachés aux livres. Un livre à un coût qui peut éventuellement être dégressif en fonction de l'impression mais le prix est justifié.   Un auteur touche seulement 10% du prix du livre que vous payez et qui est établie par l'éditeur pour les première ventes et ensuite cela peut augmenter par paliers établis dans le contrat. Si l'éditeur estime que c'est vraiment excellent il se risquera à octroyer une avance de 1000€ mais c'est rare. Sur ce même prix, le libraire touchera seulement 30% en moyenne, avec lequel il devra payer les factures et son personnel Il faudra bien sur concevoir le produit et sa mise en page, avec une création de couverture et rémunérer le graphiste J'ai une grande nouvelle pour vous un livre qu'il soit  en papier recyclé ou non doit être fabriqué et ça a un coût papier non recyclé: Acheminement du bois transformation en papier impression coût de l'encre et de l'énergie rémunération du personnel acheminement du produit fini papier recyclé: récupération des vieux papiers traitement de ces derniers impression coût de l'encre et de l'énergie rémunération du personnel acheminement du produit fini en ce qui concerne le numérique il y a aussi un coût: la mise en page, la programmation pour le téléchargement, la lutte contre le téléchargement illégal ne sont pas gratuits. Si le prix des livres dématérialisés augmente ne vous en prenez pas à l'éditeur qui doit faire vivre du monde mais à ceux qui volent des salaires en téléchargeant illégalement sans rien payer. Ensuite il y a toute la partie communication qui engrange des frais. Comme vous le constatez, sur 20€ que 2€ pour l'auteur, 6€ pour le libraire et le reste se répartie entre différents protagonistes. Ce tableau est très caricatural mais il reprend des bases que nous pouvons approfondir facilement  si nous faisons des recherches plus poussées 5- Les écrivains à succès sont d'horribles monstres marketing Celle là est une magnifique niaiserie. Je me suis suffisamment exprimer sur le sujet. Oui l'écrivain communique;  grâce à cela il fait vivre du monde. Il doit vendre pour rentabiliser l'investissement réalisé par l'éditeur. N'êtes-vous pas ravi de rencontrer en vrai cet écrivain qui vous fait tant rêver? N'êtes vous pas ravi que ce soit lui qui vous parle de son livre plutôt qu'un simple résumé? Effectivement certains abusent, ne soyons pas naïfs, mais il sont rares à pouvoir durer ainsi. Après, ce que je viens de vous livrer n'est qu'un exposé succinct de la réalité, seulement une base pour aller vérifier ce que tous ces sacs d'insultes sur Internet et autres torchons profèrent. Leur but est de détruire la lecture et la culture pour vous manipuler et vous réduire en esclavage. N'hésitez pas à chercher les informations  et les arguments dans leurs textes et ailleurs... Ne restez pas seuls face à un tel étalage de bêtises. N'ayez pas peur de vous servir de votre cerveau. C'est ce qui fera la différence avec ces sacs d'insultes.

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégorie

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :