Littérature

Beaucoup se flattent ce qu'est d'être de brillants érudits, uniques détenants de ce qu'est la seule et unique littérature, sous prétexte qu'ils ont réussi à déchiffrer 3 pauvres lettres accolées les unes aux autres. Quel exploits! Je demande toujours comment cela se fait que leur maison d'édition personnelle n'est toujours pas vu le jour, ni qu'ils soient publiés comme auteurs incontournables... Donc par curiosité, je me suis intéressée aux origines du mot "littérature" et à ses dérivés dans mon précieux Wartburg (oui je sais il n'y a pas que lui, mais je le préfère à mon Larousse). Littéraire: 1527 emprunté du latin littératus "qui concerne les belles lettres, l'instruction" (note perso l'instruction ça vient d'instruire qui signifiait bâtir) pour servir d'adjectif à (belles)-lettres Tiens, on ne préconise pas un type d'écrit particulier? Rien de plus! Littéral: XVème emprunt du latin de basse époque "litteralis" relatif au lettres de l'alphabet pour servir d'adjectif à lettres "sens textuel". Toujours pas de préconisation. Où sont-ils allé chercher ça? Rien de Plus! Littérateur: 1716 (une première fois vers 1470) emprunt du latin litteraior "maître de grammaire" (tiens un truc en rapport avec la construction de la phrase); adapte au XVIIIème sa signification à celle de littérature. Rien de plus! Et je n'ai toujours pas cette fameuse préconisation qui justifierait les dire de ces brillants érudits du monde de l'édition. Littérature: 1432, (on va bientôt découvrir l'Amérique) déjà vers 1120, au sens d'écriture (tiens donc!). Emprunter du latin "litteratura" qui signifie écriture; enseignement des lettres, puis ensuite connaissance des des choses littéraires (ah on s'approche!) Sens actuel depuis 1782 (on s'approche de la révolution à grand pas!) Rien de plus! Là quand j'ai lu tout ça je réalise qu'en fait: ça représente tout simplement un assemblage de graphèmes (signes appelé vulgairement lettres) pour former des mots qui eux seront agencés pour construire des phrases. Donc rien a voir avec une quelconque suprématie intellectuelle. Même un prospectus idiot est de la littérature au sens "littéral". Comme je suis un peu sadique je suis allé regarder dans un dictionnaire de latin (et même pas dans le Gaffiot, je l'ai pas): ça renvoie toujours à l'écriture, l'art de lire et d'écrire évidemment. Mais il est question d'une époque où les gens "lettrés" étaient rares. Aujourd'hui, presque tout le monde sait lire et écrire. Il ne faut pas tout confondre. Tous les genres littéraires sont de la littérature. Je suis désolée pour ces personnages qui prétendent que seuls Zola et compagnie peuvent être reconnus comme littérature (elle est plurielle et pas unique), penchez-vous sur leur réputations auprès des leurs, comparez-les à ceux que vous fustigez, vous aurez des surprises Donc ça me fait mal au coeur de l'admettre mais les sacs d'insultes qui rodent sur internet et qui s'estiment supérieur à la moyenne font de la littérature quand ils s'expriment. Objectivement je peux me permettre de dire que c'est de la mauvaise littérature dans la mesure où ils étalent surtout leur manque absolu de maîtrise du vocabulaire et sont incapables de cohérence dans leur prose. Mais bon, comme un auteur contemporain l'a si bien écrit dans l'un de ses romans: la culture c'est comme la confiture: moins on en a plus on l'étale. J'ajoute que plus on l'étale, plus on augmente le risque de faire tomber la tartine qui retombera fatalement du mauvais côté, ça en mettra de partout et il faudra nettoyer, vu que le/la coupable refusera de se salir (ça pourrait l'instruire).

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