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La garçonnière, Hélène Grémillon

4/10/15

Hélène Grémillon, pastel sec, portrait, regard

La Garçonnière

 
J’ai une tendance à être hermétique aux critiques des différents médias. Je pense réellement par moi-même et non en suivant aveuglément la voie de l’enthousiasme dogmatique ou celle, toute aussi fanatique, de lire uniquement pour démolir un succès sous prétexte que personne n’ose le faire. Action purement stérile et non productive.

Quand je rencontre un auteur, c’est essentiellement le fruit du hasard, quand la pression médiatique est retombée en majorité, qu’on s’est habitué d’une certaine manière. Je me sens plus indépendante dans mes goûts. Un jour, sur Facebook, une publication d’un éditeur au sujet de l’un de ses auteurs. Une photo, un regard qui capte mon attention. Il y a quelque chose de particulier. Je décide de faire son portrait deux fois, une à l’encre (esquissant seulement quelques traits), une autre aux pastels (que je peaufinerai après ma lecture). A ma manière je pars à la rencontre de l’écrivain. Et j’éprouve des difficultés à capter ce regard énigmatique, presque fuyant.

Finalement, j’emprunte ce roman, tiré d’une histoire réelle.
Le début du livre a été captivant, la suite moins, j’ai été déçu. Un psychiatre est accusé du meurtre de sa très jeune femme. L’une de ses patientes, très dépendante de cet homme, va décider de mener l’enquête.
Et on découvre une histoire bien plus complexe bien plus sordide que cela. Les différents protagonistes sont liés entre eux d’une manière ou une autre. Qu’est-ce que cette fameuse garçonnière évoquée dans le titre ? Un mot étrange, capturé au vol par une fillette qui n’a pas compris ce qui lui arrivait, qui n’a pas su en parler, qui en est prisonnière.

Le traumatisme laissé par la junte aussi est présent, tellement présent. D’autres douleurs, d’autres intrigues surgissent. Mais elles ne sont qu’accessoires.

Assurément, Hélène Grémillon sait décrire la souffrance des uns et des autres. Mais n’y a-t-il pas un surplus de douleur superficielle ? Ne mêle-t-elle pas trop d’histoires les unes aux autres ? Voilà ce qui m’a dérangé dans ce roman.

J’aime les récits complexes et structurés, je l’admets. Mais j’apprécie aussi la présence d’une dose de simplicité. C’est ce qui met en avant tout le charme, toute la force des émotions et renforce leur complexité.

J'avoue, malgré la dureté des thèmes abordés, ce texte ne m'a pas transporté au-delà des mots, je ne me suis pas sentie concernée par ce qui était raconté. Il y a quelque chose d'inachevé. N’est-ce pas là une manière de noyer le poisson sur quelque chose de bien plus profond ?

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