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Pour vous, je ne suis qu’une méprisable disléxyque

11/10/15

Un titre évocateur ? N’est-ce pas ? Et très mal orthographié en plus.

C’est volontaire. Pour vous faire réagir. Et je vais caricaturer certaines paroles rapportées pour vous faire réagir à nouveau. D’avance, je présente mes excuses à ceux que je pourrais blessés involontairement. Comme je viens de le dire, je ne fais que caricaturer des comportements croisés au cours de mon existence. Ce n'est pas de la provocation gratuite. Seulement une incitation à aller vous interroger sur vos propres préjugés et à aller faire des recherches par vous-même.

Je ne vous demande qu'une chose, c'est de lire jusqu'au bout

Suite à une conversation assez animée avec une amie (qui a le courage d’aller se renseigner quand on lui fournit les bonnes références), j’ai réalisé une chose : Au final, que savons-nous réellement des difficultés d’apprentissages de la langue écrite et de son application ? Peu de choses quand on regarde le nombre de commentaires blessant sur le sujet qui trainent de partout et qu'on relaie facilement sans savoir. Alors j'essaie de vous apporter quelques pistes de réflexions.

Loin de moi l'idée d'imposer ce texte comme la vérité universelle. Il s'agit seulement d'un ressenti par rapport à ce que j'ai vécu et vu. Malheureusement, Il y a aussi beaucoup d'amertume

J’ai la chance d’avoir accès à de nombreuses ressources sur le sujet par mes études (sciences du langage et marketing/management), mes lectures (j’ai soif de savoir) et mon vécu (soutien scolaire, animation…). Malheureusement, parmi les juges biens pensant de la langue française, beaucoup n’ont pas accès au sens (quand sur un site qui se prétend défendre la grammaire et l’orthographe on écrit « bande de cons » en s’adressant à ceux qui font des fautes, ça laisse des doutes sur sa crédibilité d’autant plus qu’il utilise régulièrement les termes « bordel » et « putain » dans ses commentaires, comme s’il n’existait pas d’autres mots pour exprimer son irritation). Donc pour ces personnes les gens dyslexiques et illettrés (ou seulement avec des difficultés à intégrer les notions de la langue) ne sont que des fainéants. Ce qui est un raccourci absolument intolérable pour moi.

Avant d’aller plus loin voici mon témoignage :


J’ai dû attendre d’être en cinquième pour comprendre enfin la nuances entre le COI et le COD, et quand je suis arrivée en fac de sciences du langage on m’a rajouté le complément d’objet second. Toutes mes angoisses sur la grammaire sont revenues. Sur mes cahiers, quand je me trompais on se contentais de mettre faux sans aucune explication.
  • Je vous entends déjà dire « Tu n’avais qu’à demander avant ». Mais comment n’y avais-je pas pensé plus tôt à la solution de Oui-Oui au pays des Bisounours ? Lever la main, demander, et me faire traiter de moins que rien.
  • Je n’ai pas de preuve de ce que j’avance ?
  • Quand l’instituteur a vu que je ne cessais de consulter le modèle pour les accents graves et aigus parce que je n’arrivais pas à les retenir malgré mes efforts, il s’est moqué de moi.
  • Ceux qui avançaient plus vite en classe (nous étions 6 par niveau du CE2 au CM2 avec le même enseignant) avaient une manie particulièrement désagréable et irrespectueuse lors des contrôles. Pour montrer qu’ils avaient finis avant tout le monde et qu’en plus ils auraient une bonne note, ils veillaient à se précipiter bruyamment sans qu’on puisse leur dire quelque chose. Ma mère a essayé d’intervenir, ça n’a rien changé. Imaginez ! Quand vous essayez de vous en sortir sur votre feuille, de comprendre et d’appliquer, de vous souvenir de votre leçon pourtant apprise pendant des heures et qu’un fort bruit de pas précipités vient vous rappeler l’échéance du temps qui s’écoule.
  • Mais oui ! Il ne faut rien leur dire. Ils sont l’élite, ceux pour qui il faut consacrer la totalité des efforts, ceux qui retiennent sans se poser de questions (les pauvres, ont-ils accès au sens ?). C’est ainsi qu’on est professionnel, en pratiquant le nivellement par le bas (on jette à la poubelle ceux qui ne peuvent pas suivre pour avoir un sentiment d’excellence et surtout on ne leur donne pas envie de s’intéresser, ça ne serait pas professionnel).
  • Ce même enseignant m’a également fait pleurer en m’affichant devant toute la classe. J’avais fait faux, je ne voyais rien car sa précieuse élite avait décidé de me reléguer au fond de la rangée. Il estimait céder à un caprice, mais non ce n’était pas ça.
La vérité c’est que dans notre beau système nous n’avons pas le droit de ne savoir par cœur les enseignements. Si tu lèves la main pour comprendre à moins d’être particulièrement apprécié des autres, tu es un minable. Si tu te trompes devant tout le monde, tu es un minable. Entre parenthèse parmi ceux qui étaient tellement doué, l’un a eu des problèmes avec la justice et a failli ne pas pouvoir passer son bac à cause de ça. Lui qui rêvait de devenir professeur de sport et qu’il faut présenter un casier judiciaire vierge pour prétendre à ces fonctions…

Je vois déjà venir vos protestations :

Mais tu as fait des études. Tu t’es bougé. C’est pas comme les autres ! C’est de leur faute. Ils n’ont pas qu’à compter sur l’aide d’autrui. Le monde du travail c’est la jungle. La société n’est pas responsable.

Certes ! Je me suis bougé, mais à quel prix? Bonjour Oui-Oui au pays des Bisounours ! Le contraire de responsable c’est irresponsable. Et quand on est irresponsable, on est mis sous tutelle. Autant dire que ça ferait un nombre impressionnant de monde si on met la société sous tutelle. Et le monde du travail est u microcosmos de la société. Donc il faut choisir entre les bisounours et la jungle.

 

Admettons la  non responsabilité de la société:

Deux définitions d’abord :

Dyslexique : Trouble du langage écrit caractérisé par une faible capacité de décodage. 5souvent on repère les confusions entre des lettres dites similaires ou des inversions.

Illettrisme : Etat d’une personne qui maîtrise mal la lecture d’un texte simple bien qu’elle ait été scolarisée.

Si je suis bien le raisonnement, si, adultes, ils ne poussent pas la porte des associations et orthophonistes, etc. c’est de leur faute. Ce n’est absolument pas la faute du regard de mépris que la société française pose sur ceux qui font une malheureuse faute dans un texte long. Je pense toujours au fameux « je suis là pour corriger vos fautes bande de cons » (très prétentieux finalement).

Si à leur âge, ils font encore des fautes, c’est qu’ils n’ont pas tout acquis dans l’orthographe et la grammaire. Mais s’ils n’ont pas faits ces acquis, c’est qu’ils ne se sont jamais donnés (et hop des nœuds au cerveau parce que je sais qu’il y a un truc pas net avec les pronominaux pour le verbe être) la peine de réussir en cours. C’est de leur faute, si l’enseignant ne les a pas intéressés. Leur tendance soit à la violence, soit à une hyper introversion (ce qui était mon cas à cause de mes problèmes d’élocution, le cheveu sur la langue ça incite plus à la moquerie et au mépris des adultes et des enfants) n’est absolument pas un signe de mal être. Cela signifie seulement qu’ils sont bons à rien. S’occuper de ceux qui retiennent les leçons facilement demande déjà tellement d’énergie, alors s’occuper de ces minables EN PLUS ne serait pas professionnel.

M’aurait-on menti
 ? Comprendrais-je mal, quand je lis le numéro de « sciences humaines » sur la motivation, il est écrit que c’est à « l’école de motiver pour les savoirs et la culture ».

Pour information : Un enfant dyslexique lit en un an ce qu’un enfant normo-lecteur (aucune difficulté de lecture) lit en deux jours ([Cunningham and Stanovich, 1998) Rien que ça !

 
C’est énorme.

Cercle vicieux : pour devenir un lecteur fluent il faut un entraînement et une exposition conséquente aux textes écrits [Ziegler et al., 2014]

Et donc la conclusion :

Manque d’expertise en lecture + faible capacité de décodage = déficit de compréhension (conférence donnée dans le cadre de ma formation par une intervenante conviée par les enseignants).

J’entends l’objection :

Mais toi tu dis avoir eu de grandes difficultés et connu tout ça.
  • Contrairement au titre de l’article je ne suis pas dyslexique, du moins je n’ai jamais été diagnostiquée comme telle.
  • Ensuite j’ai eu une chance formidable.
Depuis toute petite je bénéficie d’une stimulation hors pair. Je suis une habituée des bibliothèques. J’ai baigné dans la lecture. J’avais donc la capacité d’une bonne compréhension de la langue écrite et c’était un véritable plaisir. Puis mon contexte familiale a favorisé ma combativité (3 frères et sœurs ça forge le caractère et on les entend parler de leurs cours, ça prépare. J’ai dû apprendre au moins 3 fois le « Corbeau et le renard »). Je voulais faire partie du groupe des meilleurs et j’ai fini par réussir le dernier trimestre du CM2, seule, sans aide physique. Mon appétence pour la lecture a beaucoup fait en me familiarisant avec les structures, le vocabulaire et le sens. Mais elle ne me permettait pas de comprendre les règles de grammaire.

J’ai pu suivre sans trop de problèmes au collège et j’avais pris l’habitude de travailler en autonomie avec un niveau moyen, donc pas suffisant pour qu’on daigne m’encourager comme les autres. Oui j’avoue, j’éprouve aujourd’hui de la jalousie quand je pense que ceux qui recevaient les compliments étaient ceux qui n’avaient aucun effort à fournir pour avoir de bonnes notes (à l’époque ça ne me faisait ni chaud ni froid). Surtout qu’ils se moquaient de moi parce que je travaillais dure, que j’aimais lire et que je savais des choses qu’ils ignoraient (j’étais la sale petite intello de service qu’il fallait absolument mépriser). Je me souviens encore de leurs ricanements victorieux quand j’essayais de participer et que je répondais faux. J’ai un autre souvenir : quand le prof faisait une faute au tableau et qu’ils la recopiaient. Au moment où cette faute était signalée, je les voyais la corriger. Moi, quand je regardais mon cours, l’erreur n’y était pas. J’avais déjà pris l’habitude de réfléchir à ce que j’écrivais plutôt que recopier stupidement tant la honte de faire une faute était présente (quand on n’a pas leur prodigieuse mémoire, il faut faire autrement pour réussir). Il y a aussi quand l’une d’elle qui se mettait à bouder parce que je lui avais fait l’affront d’avoir un quart de point en plus lors d’un contrôle et qu’elle venait faire une réclamation auprès du prof.

En cinquième, j’ai commencé le latin, sur les encouragements de ma mère. Enfin, cette sombre histoire de COD et COI a pris tout son sens grâce aux déclinaisons. J’ai enfin pu prendre du plaisir à la manipulation des mots et des phrases, comme un immense puzzle. Je suis aussi un peu déçue d’en avoir été dégoûté par une enseignante qui pratiquait à grande échelle le nivellement par le bas (je garde les meilleurs et je purge ceux que j’estime indigne de mon enseignement). Etait-ce de ma faute si je n’avais pas eu d’enseignant en classe de 3ème ?

Pour l’orientation, en fin de 3ème nous avions un entretien avec un parent, le professeur principal, le conseiller d’orientation (absent ce jour-là) et le proviseur. Ce jour-là un premier enseignant a manqué de professionnalisme, il m’a marqué de l’intérêt en apprenant que j’avais envie de travailler en milieux littéraire. La principale m’a indiqué (aïe une histoire de COD se profile avec une migraine) une adresse de maison d’édition pour aller discuter avec eux de sa part. Et elle ne me connaissait pas comme mes enseignants me connaissaient. Sur le coup, quand mon professeur principal a parlé de ma modestie quand j’évoquais mes résultats en sciences, ou quand à l’évocation de mes difficultés face aux moqueries de mes camarades par ma mère il a dit qu’il me faisait confiance pour les envoyer bouler, j’y ai vraiment cru. Et c’est tant mieux. Maintenant, avec le recul des années, je me demande si ce n’était pour exprimer ce qu’il estimait être ma nullité et protéger l’élite sans se faire fustiger par ma mère. Mais ce ne sont que des suppositions et j’ai eu la merveilleuse chance de ne pas l’avoir pensé à cette époque.

Au lycée, une autre prof de français a aussi manqué de professionnalisme en me témoignant de l’estime. Je ne l’ai eu qu’en seconde, et pourtant, avec quelques mots, elle m’a permis d’aller plus loin que je ne l’aurais espéré. Dès le commencement de l’année, elle m’a prévenu qu’il fallait que je fasse attention l’orthographe (j’ai encore un souvenir amusé de cette étourderie due au stress de la rentrée dans un nouvel environnement) et m’a conseillé des livres pour partir en littéraire. Elle m’a citée en exemple devant toute la classe pour mes progrès. Sur le coup ça m’a gêné d’être ainsi mise en avant, il a fallu qu’une de mes amies, qui faisait partie des meilleurs et qui avait le goût d’apprendre comme moi, me dise que j’avais une chance énorme qu’elle ait reconnu mes efforts. Plus tard, quand j’ai récupéré mon livret de bac, une autre surprise m’attendait : ce qu’elle avait écrit pour mon passage en littéraire. Je vous le livre :

 

Vous vous rendez compte ? Un enseignant a cru en moi. Un enseignant à penser que je pouvais progresser. Pas un seul mot négatif. Il utilise le futur. Cela donne des ailes. Je me trompe peut-être mais cette condition qu’il pose me laisse penser qu’il estime que je les bonnes bases pour aller plus loin.

Quand je relis ce dossier, j’observe que d’autres professeurs m’ont fait confiance. J’aurais aimé qu’ils le fassent un peu plus directement.

Puis la fac, les cours de syntaxes, où mes vieilles angoisses sont remontées à la surface.

J’ai toujours eu des difficultés à m’en sortir dans cette matière pourtant passionnante. On décompose, on prend du recul sur notre langue. C’est magnifique. Mais quand malgré tout on est au prise avec le fameux « Tu dois appliquer cette règle sans te poser de question sinon tu es nul », c’est difficile. C’est difficile parce qu’on est à la fois en révolte contre ses règles qui nous ont pourri une partie de notre vie (car on ne les assimilait pas) et la peur de remettre en cause ce système en l’analysant alors que c’est le travail du linguiste.

 

Je suis adulte et je n’arrive pas à me débarrasse de ce jugement négatif et infernal qu’on peut avoir de moi à travers un seul mot mal écrit.

  • Il y a des mots que je n’ose plus écrire sans contexte verbal.
Il en est ainsi du mot « bienvenu(e)(s) »

Un jour, alors que je travaillais e MJC, sur un panneau nous avons écrit ce mot. Une brillante diplômée m’a expliqué par a+b que divise c que j’avais tout faux, que ma justification orthographique était stupide parce que ce n’était pas la sienne, la seule qui soit digne d’être accepté et qu’on ne la lui faisait pas à elle, elle était incollable en français, elle… Ou ABSOLUMENT pas.

Quelle frustration j’ai pu ressentir à ce moment. Je me suis à nouveau sentie minable. Avec le recul j’ai pitié de cette brillante pédante. Si elle a eu accès à l’application et la mémorisation des règles de grammaire et de mathématique, elle n’a, malheureusement, pas eu accès au vocabulaire, au sens et à la logique des choses.

En français, pour ce mot qui est devenu un véritable cauchemar en ce qui me concerne, il existe (ou devrait exister) deux acceptions :

Si on décide de donner de l’importance à l’accueillant dans le sens « Je vous souhaite la Bienvenue » , on écrira le nom Bienvenue.

Si on décide de porter l’attention sur l’accueilli dans le sens « Vous êtes les bienvenu(e)s », on écrira le participe passé Bienvenu(e)s avec les règles d’accord selon si la population concernée est mixte, masculine ou féminine.

Vous pourrez noter que je ne prends pas de risques sur la page d’accueil de mon site.
  • Je me tords le cerveau pendant trois bonnes minutes avec les auxiliaires. D’abord pour mettre le bon quand il y a homonymie et ensuite :
S’il s’agit du verbe avoir c’est pire à cause de l’histoire de l’accord avec cet infernal COD, qui aux dires d’une de mes anciennes prof de syntaxe, a tout de même été inventé pour justifier cette accord instable (mais je reste méfiante sur cette allégation à cause du latin et de l’accusatif). Si ça se trouve, dans des millions d’années quand on acceptera de porter un regard critique sur nos « grands hommes de lettres », on s’apercevra que c’était juste pour justifier les fantaisies de ces mêmes écrivains avec l’orthographe. (Je plaisante bien sûr).

S’il s’agit d’un pronominal avec l’auxiliaire être je commence aussi à suer. Il paraîtrait que dans certains contextes, il n’y a pas d’accord. Je ne suis pas sûr de moi pour cela, donc je continue à accorder comme si de rien n’était.


 
Le pire, c’est qu’à une époque donnée, j’arrivais à appliquer toutes ses règles grammaticales naturellement. Mais ça, c’était avant que de brillantes intellectuelles m’expliquent que je n’étais qu’une nullité absolue en langue française. Merci à ces êtres d’exception d’avoir réduit à néant des années d’efforts en quelques secondes sous prétexte qu’il leur fallait du sang. Et oui mon beau souvenir de la licence codeur de Lyon.
  • Je me sens frustrée quand je réalise une fois de plus que :
Si on croise un texte où Victor Hugo (ou un autre) a oublié une lettre à illettré on dira que c’est une formidable licence poétique exprimant le fait qu’il y a un manque dans l’apprentissage des lettres.

Par contre, si c’est moi, ça ne sera que la minable et scandaleuse faute d’une minable anonyme.

Je n’ai pas la prétention de me comparer à ce monstre sacré de la littérature. Tout simplement je n’oublie pas qu’il a été un simple homme parmi les hommes et qu’il n’a jamais été, qu’il n’est pas et ne sera jamais un dieu.

Surtout ces mêmes personnes se scandalisent quand on parle de faire des groupes de niveau selon les difficultés. Elles prétendent que ce serait du nivellement par le bas. Mais en agissant ainsi, elles font quoi ? Elles éliminent ceux qui présentent des difficultés d’apprentissage.

Niveler, ça veut dire égaliser.

Bas, ça veut dire en dessous
.

Est-ce quelqu’un qui éprouve des difficultés doit être considéré comme un inférieur ? Un impure, comme dans certaines religions/cultures ?

Donc si on décide d’éliminer ceux qui ne peuvent pas suivre en s’adaptant à leurs difficultés, on nivelle.

Ou bien, c’est juste le poison infiltré dans nos veines par une minorité qui tremble à l’idée d’être vue telle qu’elle est ? Des pédants perroquets ?

J’avoue que ce merveilleux regard de cette société irresponsable me laisse dubitative.

Et quand je regarde mon parcours, je n’ai qu’une envie :

MERCI A TOUTES CES PERSONNES QUE J’AI EU LA CHANCE DE CROISER ET QUI, PAR UN SIMPLE REGARD, UN SIMPLE MOT, M’ONT DONNER LA FORCE DE ME BATTRE.
JE SUIS ENCORE CAPABLE DE BEAUCOUP DONNER, REGARDEZ MON ALBUM DE REMERCIEMENTS SUR FACEBOOK POUR EN AVOIR LA PREUVE.


Je remercie aussi à ces enseignants qui font preuve de professionnalisme en consacrant toute leur énergie à favoriser ceux qui ont des facilités pour retenir les leçons et les restituer. C’est ce qu’on vous demande et je comprends. Il est nettement plus valorisant de vous dire que vous avez rempli le cerveau d’un digne représentant de l’élite en laissant les autres sur le bord du chemin que de vous dire « Grace à moi, il a dépassé ses difficultés, et il va pouvoir étendre son choix de vie ».

Je sais que la réalité du terrain n’est pas toujours évidente, mais n’oubliez pas qu’un jour vous dépendrez peut-être des compétences de cet élève que vous avez tant méprisé enfant. Alors croisez les doigts pour qu’il ne se venge pas en vous faisant ressortir votre propre médiocrité par rapport à la situation.

Pour information sur mes deux brillants camarades de l’école primaire :
  • Comme je l’ai dit plus haut, l’un a eu des problèmes un an avant le bac. Sans doute parce qu’il a craqué avec la pression de plus en plus pesante pour lui et habituelle pour moi.
  • Pour la deuxième, celle qui me boudait quand je lui faisais l’affront d’avoir un quart de points de plus qu’elle en allemand ou en anglais (non je ne trouve pas cela grisant mais triste), j’ai croisé sa mère dans le train il y a quelques années. Etrangement quand je lui ai demandé des nouvelles de sa fille, ça a tout de suite été sa réussite professionnelle. Rien sur sa vie sociale. Et il y a eu cet air condescendant quand elle a su que je reprenais mes études à zéro. Ces précieux enfants en aurait-il été capables ? Nul ne le sait. Ce que je sais c’est que je me pose des questions sur la réussite de sa vie personnelle même si je sais qu’aujourd’hui elle est mariée. Elle qui était prompte à se vanter de ses brillants résultats n’a rien dit en ce qui concerne ses notes du brevet. Etrange ! Au lycée, il a fallu lui payer des cours particuliers. La pauvre, pour la première fois de sa vie, elle a éprouvé des difficultés et ne parvenait pas à se prendre en charge. Ce que je faisais depuis la primaire.
A tous ceux qui ont des problèmes avec l’orthographe et la grammaire. N’ayez pas peur de vous faire aider pour surmonter cet obstacle et d’affronter le regard méprisant de cette société irresponsable. Vous avez un avantage sur elle : par votre expérience cruelle du monde vous êtes beaucoup plus endurant qu’elle à la pression. A la moindre difficulté, elle craquera. En poussant ces portes pour vaincre vos difficultés, vous montrerez, en plus, que vous n’avez pas peur des obstacles et surtout, vous serez plus sereins, vous deviendrez plus autonomes. Ne baissez pas les bras.

Vous avez toujours le choix entre vous apitoyer sur vous et rendre la société responsable ou vous battre et l’obliger à plier et à changer
son regard sur vous. Elle n’a pas tous les tords. Si elle est responsable du regard qu’elle vous porte elle n’est pas responsable du chemin que vous choisissez d’emprunter.
 

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